Au Château de Chevigny-St-Sauveur après 1908
Le 15 novembre 1908 le Comte Raymond de Montillet vendait donc le château, mettant fin à une longue seigneurie…
En 2014, des informations nouvelles, complétées par des recherches scrupuleuses permettent de mieux cerner les propriétaires successifs.
Charles Richard CAMEL
Probablement vers 1913, c’est la famille CAMEL qui rachète le château. Lord Charles CAMMELL (orthographe anglaise) est un riche industriel de grande renommée, décédé en 1879. C’est donc son petit fils Charles Richard CAMMELL qui rachète le château. Un acte de naissance de son fils en 1916 (Christopher Benvenuto) figure au registre d’Etat-Civil de la commune de Chevigny-St-Sauveur, son père Charles Richard âgé alors de 25 ans y figurant comme rentier, mais il était aussi officier dans le service du 18° Hussard en Angleterre.
Celui-ci est devenu un poète anglais célèbre, auteur de nombreux ouvrages.
Charles CAMMELL (1810-1879) er Charles Richard CAMMELL
Les informations regroupées permettent de savoir que Christopher Benvenuto était lui aussi, en 1935, un officier, capitaine en 1946…
Malheureusement ici s’arrêtent les informations.
Le Blason de la famille est présenté ci-dessous. Il figure (encore dans les années 2000, dissimulé derrière un meuble) dans une chapelle de l’église de la Sainte-Trinité de Chevigny-St-Sauveur.
Blason de la famille Camel (Cammell)
De sable sur un chevron d'argent coticé entre trois chameaux statant, du second, autant de trèfles glissés du premier.
(Une meilleure description existe peut-être ?)
En 2016, ce blason, on peut aussi le voir sur un plafond d’une salle du château ainsi qu’une belle décoration
Plafonds du Château (AFPA) en 2016
Sur cette riche famille, une anecdote venant de l’église de Châteauneuf-en-Auxois en Côte d’Or est intéressante, en voici l’histoire :
« A la fin du XIXème siècle, le curé de Châteauneuf avait besoin d'argent pour faire réparer, une fois de plus, le toit de son église. Ne voulant plus solliciter ses paroissiens qui avaient déjà beaucoup donné, il décida de vendre les deux statues à un antiquaire qui lui-même les revendit au début du XXème siècle à un anglais qui habitait Chevigny-Saint-Sauveur, du nom de Lord Camel. Quand celui-ci apprit que ces deux statues venaient d'une église, il ne voulut pas les vendre, mais il ne voulut pas les garder non plus. Il décida donc de les rendre à l'église. C'est ainsi que trois chameaux apparurent aux pieds des statues, car le nom de ce Lord veut dire Chameau... »
les statues de St Philippe et St Jacques à l'église de Pouilly en Auxois et le socle
Fabien CIRIER
Puis le château fut vendu à la famille Cirier vers 1925. C’est donc Fabien CIRIER, Avocat/Bâtonnier à Tunis qui achète le château, il aura six enfants dont le Vice-amiral Robert Cirier qui vivra dans cette belle demeure avec son épouse Suzanne. Père de 5 filles, son ainée, Monique nait à Chevigny-St-Sauveur le 18 juin 1926.
Fabien Cirier et Jeanne en 1928
Monique Cirier épouse Henri Tachoires en 1948, leur fils Dominique Médecin anesthésiste a eu la gentillesse de fournir des photos souvenir de cette période et les deux peintures du château réalisées par Henry Perrault, grand peintre frère de l’épouse de Fabien Cirier.
Le château peint en 1926 par Henry Perrault
Henry Perrault est le fils du peintre Léon Perrault. Il est membre de la Sté des artistes français où il expose. Cette Société lui commande plusieurs grandes compositions.
Durant cette période la vie au château fut très agréable…
Robert et Suzanne Cirier. – Terrasses du Château en 1926 et Douves du château en 1935.
Période de la guerre 1939-1945.
Durant cette période, la « Kommandantur » s’était installée au château, mais on n’a pas d’information sur le propriétaire.
EDF/GDF
La Caisse Mutuelle complémentaire d’Action Sociale, CMCAS, organisme social des Personnels des industries électrique et gazière avait acheté le site du château en 1946 pour en faire une colonie de vacances pour les enfants des personnels EDF/GDF. Nombreux sont donc les enfants venus en ce lieu qui fonctionna de nombreuses années, puis fut abandonné.
Période d’abandon.
Après la colonie de vacances, le château, ses dépendances et son parc furent laissés vacants. Le fermier voisin en fit une occupation agricole.
Le bel escalier du château avec sa balustrade en fer forgé (AFPA 2015)
L’AFPA.
Enfin en 1956, le FPA s’installe au château. Les stagiaires ont participé à la réfection des locaux, avec hélas le démontage du clocheton caractéristique, et à l’aménagement du site. En 2016 ce centre dénommé AFPA est bien implanté dans les nombreuses constructions édifiées et notamment au château pour une partie de l’administration. (Voir article spécifique sur ce blog).
PS : Un très grand merci à Messieurs Philippe de Montillet et Dominique Tachoires qui m'ont fourni de précieuses informations me permettant d'écrire et illustrer cet article