Les tableaux de l'atelier de Nicolas de Hoey

Publié le par Bernard

De chaque côté de la nef, 2 panneaux peints à la fin du XVIème ou au début du XVII ème siècle, par l’école (1) de Nicolas de Hoey, peintre néerlandais installé à Dijon à cette époque,

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Adoration des Mages - début du XVII° siècle - Collection particulière

 A droite, le panneau représente une très belle adoration des Mages. Il est caractéristique de l’art de Nicolas de Hoey alliant la sensibilité flamande et les conceptions italiennes du Tintoret et de Véronèse. Le peintre campe ses personnages au premier plan et organise en fond de toile son décor.

La Vierge-Marie est assise, la tête illuminée par la grâce qui jaillit sur elle. Elle présente l’enfant Jésus totalement dévêtu, il écarte les bras comme un bébé qui recherche son équilibre. Joseph se tient debout, le bâton à la main dans une attitude de départ. Les Mages n’annoncent-ils pas la colère d’Hérode et l’obligation de fuir ?

 D’après la légende des rois mages, Melchior, vieux roi d’Arabie et de Nubie, à la barbe et aux cheveux gris, s’est agenouillé et offre l’or à l’enfant Jésus en symbole de sa royauté ; un enfant lève légèrement la pointe de son manteau. Le jeune Gaspard, roi de Saba, donne de l’encens, en hommage à sa divinité, il se tient debout à l’arrière, un second enfant commence à soulever sa cape. Balthazar, roi noir à la barbe encore plus noire, qui régnait sur Tarse et l’Egypte, apporte de la myrrhe, parfum funèbre, annonçant ainsi la mort terrestre du Christ. On les dit astrologues et rois... car ces hommes au grand pouvoir, vivaient avec beaucoup d’apparat et une grande magnificence. Il semble qu’ils soient venus de Perse.

 A l’arrière plan, juste derrière Marie, la base d’un pilier se dresse, symbolisant le temple. Au loin le paysage et les constructions sont d’une étonnante précision. Une étoile dorée, en relief, s’inscrit dans le ciel au centre du tableau.

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Simon de Villers-la-Faye et Elisabeth de Saint Belin

Atelier de Nicolas de Hoey fin du XVI° siècle - photo : collection particulière

A gauche, c’est un diptyque ou un triptyque dont manquerait la partie centrale. Il représente le seigneur du lieu, Simon de Villers la Faye et son épouse, Elisabeth de saint Belin de Vaudremont. Un enfant est à genoux à côté d’eux. Derrière les personnages, leurs saints patrons, St Simon et sa scie, Ste Elisabeth et sa couronne de reine de Hongrie. Au verso du premier panneau : la Vierge et, au verso du second panneau, en mauvais état, Ste Geneviève reconnaissable au démon qui veut éteindre avec un soufflet le cierge tenu par la sainte, symbole de la lumière qu’elle répand autour d’elle. La sainte est protégée par un petit ange au-dessus d’elle.

 Sans doute, les époux Villers la Faye sont-ils les généreux donateurs des deux panneaux, comme ils le sont de la chapelle sud, vouée à l’origine, à sainte Geneviève. Ces panneaux ont été classés monument historique en 1914.

 (1) Les tableaux sont dits de l’atelier ou de l’école de Nicolas de Hoey car ils ne sont pas signés par celui-ci.

  Nicolas de Hoey

 C’est dans la 2° moitié du XVI° siècle que le nom de Nicolas de Hoey apparaît en Bourgogne. C’est la commande, en 1581, sans doute par Bénigne Laverne, conseiller du Roi, puis président du Parlement, de la peinture murale qui orne la chapelle des Laverne à St Michel (la mort de la Vierge) qui consacre son talent. Dès lors les commandes affluent.

Les principales oeuvres de Nicolas de Hoey, échelonnées entre 1585 et 1603, sont le Quo Vadis et le Christ vainqueur de la mort dans la cathédrale de Fribourg, un triptyque conservé à l’église St Germain de Vitteaux, un Saint Luc peignant la Vierge  au musée des Beaux Arts à Dijon, et la mort de la Vierge de St Michel de Dijon etc... Enfin les peintures du presbytère de Fontaine-les-Dijon le repas offert par Abraham aux anges venus le visiter  et le sacrifice de Noé après le déluge.

Cet expatrié qui a acquis des sympathies dans la société la plus éclairée de Dijon a su s’adapter aux fluctuations d’une époque incertaine puisant son inspiration aux sources de la Réforme et de la Contre Réforme pour être « l’excellent peintre » dont parle Etienne Tabourot en 1587.

                Source : Marguerite GUILLAUME, -Un flamand italianisant en Bourgogne : Nicolas de Hoey.

               Bulletin des Amis de Fontaine (mars 97 n°62.)

Publié dans Eglise Sainte Trinité

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